Le Baromètre de l’innovation du Québec vise à brosser un portrait de l’innovation sous toutes ses formes grâce à un outil interactif et dynamique en ligne, des analyses et des études permettant d’évaluer son évolution, et ce, par secteurs clés et par région. Il sert à transmettre de l’information pertinente pour soutenir la prise de décision destinée à orienter les efforts des gouvernements et des leaders de communauté afin d’améliorer la performance des écosystèmes en matière d’innovation.
Objectifs de l’enquête
En complément des données statistiques et dans l’objectif de pallier les limites des données publiques, le Conseil de l’innovation du Québec a mandaté la firme de sondage Léger afin de réaliser une enquête sur l’innovation au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique en 2022 auprès de décideurs dans des entreprises canadiennes.
Cette enquête, qui sera menée annuellement, permettra de suivre l’évolution de l’état de l’innovation au Québec.
Plus spécifiquement, les objectifs de cette recherche étaient :
- D’évaluer la place accordée à l’innovation au sein des entreprises (budgets alloués, perception, préparation);
- De quantifier les projets d’innovation (types des projets, ressources utilisées pour le développement, etc.);
- De mesurer la notoriété, l’impact et le recours à des programmes gouvernementaux d’aide ou de subventions en appui à l’innovation ou à la R-D;
- D’évaluer la notoriété et la perception des organisations faisant partie de l’écosystème d’innovation;
- D’évaluer les actions prises par les entreprises pour améliorer leur impact environnemental et leur impact social.
Les responsables de l’innovation font la différence dans les entreprises
La présence de responsable de l’innovation au sein des entreprises peut faire une différence importante sur la capacité d’innover de celles-ci. Il s’agit de l’un des faits saillants de l’enquête 2022 sur l’innovation au Québec, dévoilé par le Conseil de l’innovation du Québec lors d’un webinaire qui s’est tenu le 13 janvier dernier.
Les entreprises qui comptent sur la présence d’une personne ou d’un département en innovation en interne prévoient également réaliser davantage de projets d’innovation que les autres entreprises (74 % contre 42 %), elles sont plus nombreuses à avoir une stratégie d’innovation (77 % contre 61 %) et elles comprennent mieux les programmes d’aide gouvernementaux mis à la disposition des entreprises.
Par ailleurs, l’ensemble des entreprises qui innovent perçoivent des retombées importantes :
- augmentation de la productivité (68 %),
- attraction de la main-d’œuvre (65 %),
- développement de nouveaux marchés (61 %),
- augmentation des ventes (61 %),
- réduction des coûts (58 %).
D’ailleurs, les entreprises qui ont réalisé au moins un projet d’innovation notent une croissance de leurs revenus et exportent plus que la moyenne des entreprises québécoises.
Néanmoins, innover n’est pas toujours simple. Ainsi, les entreprises qui ont innové au cours des 12 derniers mois, ont souligné quelques enjeux et défis rencontrés qui les freinent dans leur démarche :
- Disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée pour développer les innovations (31 %),
- Mise à niveau des compétences des personnes touchées par l’intégration d’innovation en interne (24 %),
- Dégagement des ressources pour les dédier à l’innovation (20 %),
- Trouver le financement nécessaire pour financer la commercialisation de l’innovation (17 %),
- Trouver le financement nécessaire pour réaliser la recherche et le développement de l’innovation (12 %).
Des données pour orienter les actions
« Les résultats de cette enquête sont utiles et nécessaires pour jeter un regard sur la place accordée à l’innovation au sein de nos entreprises et pour évaluer la connaissance des entreprises au sujet de l’écosystème d’innovation présent au Québec. Ceux-ci nous permettront de déployer des actions plus ciblées pour appuyer et accompagner les entrepreneurs », a fait remarquer l’innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, au cours de la présentation.
Par exemple, les résultats de l’enquête 2022 ont permis de mettre en lumière que les entreprises québécoises (51 %) innovent moins que les entreprises de la Colombie-Britannique (60 %) et de l’Ontario (56 %).
Le déploiement de l’innovation dans les entreprises peut se faire sous différentes formes dans les entreprises : recherche, développement, innovation en production, en commercialisation, innovation sociale ou projet d’impact environnemental. « Sur tous les plans, le Québec est toujours moins dynamique que les autres provinces canadiennes. Ceci est tout à fait désolant », a soutenu Luc Sirois. De même, 35 % des entreprises sondées affirment qu’elles n’ont « pas besoin » d’innover.
Ce constat est fait alors que l’écosystème d’innovation est riche de nombreux organismes de soutien aux entreprises. Néanmoins, ceux-ci gagnent à être davantage connus ; 23 % des répondants ne connaissaient aucun des organismes mentionnés, comme Investissement Québec, la BDC, Développement économique Canada, Axelys, les regroupements sectoriels de recherche industrielle, le Conseil National de recherche du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada ou encore MITACS.
« Les données sont nécessaires pour nous permettre de mieux connaître nos réalités, nos forces et nos défis. Elles nous permettent ensuite de nous mobiliser et de mener des actions concertées qui auront une véritable valeur ajoutée dans nos milieux », a précisé Jean-François Dupuis, de l’organisme Lanaudière économique, qui était présent lors du webinaire. Son organisation dévoilera sous peu des données régionales, ce qui sera d’autant plus pertinents selon lui, pour élaborer des stratégies régionales. « Nous pourrons par exemple nous inspirer des succès de certains secteurs pour envisager de les reproduire à d’autres secteurs. »
Le Baromètre de l’Innovation du Québec, en collaboration avec le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec, est une initiative conjointe du Conseil de l’innovation du Québec, de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ), du Centre interuniversitaire de recherche et d’analyse des organisations (CIRANO), du Réseau québécois en innovation sociale (RQIS), le Centre interdisciplinaire de recherche en opérationnalisation du développement durable (CIRODD), l’Institut de la statistique du Québec et le Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec (MAIN) et avec la participation des Espaces régionaux d’accélération et de croissance du Québec (ERACQ).
Vous trouverez l’ensemble des résultats de cette enquête dans le webinaire ci-dessous.